Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Jean 

Chapitre 21

1- Après cela, Jésus se montra de nouveau à ses disciples sur les bords de la mer de Tibériade: et il se montra ainsi:
2- Simon-Pierre, Thomas appelé Didyme, Nathanaël, qui était de Cana en Galilée, les fils de Zébédée et deux autres de ses disciples étaient ensemble.
3- Simon-Pierre leur dit: "Je vais pêcher." Ils lui dirent: "Nous y allons, nous aussi, avec toi." Ils sortirent donc et montèrent dans la barque; mais ils ne prirent rien cette nuit-là.
4- Le matin venu, Jésus se trouva sur le rivage; mais les disciples ne savaient pas que c'était Jésus.
5- Et Jésus leur dit: "Enfants, n'avez-vous rien à manger?" Non, répondirent-ils.
6- Il leur dit: "Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez." Ils le jetèrent, et ils ne pouvaient plus le tirer à cause de la grande quantité de poissons.
7- Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre: "C'est le Seigneur!" Simon-Pierre, ayant entendu que c'était le Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture, car il était nu, et se jeta dans la mer.
8- Les autres disciples vinrent avec la barque (car ils n'étaient éloignés de la terre que d'environ deux cents coudées), en tirant le filet plein de poissons.
9- Quand ils furent descendus à terre, ils virent là des charbons allumés, du poisson mis dessus, et du pain.
10- Jésus leur dit: "Apportez de ces poissons que vous venez de prendre."
11- Simon-Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet qui était plein de cent cinquante-trois grands poissons; et quoiqu'il y en eût un si grand nombre, le filet ne se rompit point.
12- Jésus leur dit: "Venez et mangez." Et aucun des disciples n'osait lui demander: "Qui es-Tu?" parce qu'ils savaient qu'il était le Seigneur.
13- Jésus s'approcha, et prenant le pain, il leur en donna; il fit de même du poisson.
14- C'était déjà la troisième fois que Jésus apparaissait à ses disciples, depuis qu'il avait ressuscité des morts.
15-  Lorsqu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre: " Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci?" Il lui répondit: "Oui, Seigneur, Tu sais que je t’aime." Jésus lui dit: "Pais mes agneaux."
16- Il lui dit une seconde fois: "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu?" Pierre lui répondit: " Oui, Seigneur, Tu sais bien que je t’aime." Jésus lui dit: "Pais mes agneaux."
17- Il lui dit pour la troisième fois: "M'aimes-tu?" et il lui répondit: "Seigneur, Tu connais toutes choses, Tu sais bien que je t’aime." Jésus lui dit: "Pais mes brebis."
18- "En vérité, en vérité je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas."
19- Il dit cela, indiquant par quelle mort Pierre devait glorifier Dieu. Et après avoir ainsi parlé, il ajouta: "Suis-moi".
20- Pierre, s'étant retourné, vit venir derrière lui, le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant la cène, s'était penché sur son sein, et lui avait dit: "Seigneur, qui est celui qui vous trahit?"
21- Pierre donc, l'ayant vu, dit à Jésus: "Seigneur, et celui-ci que deviendra-t-il?"
22- Jésus lui dit: " Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? Toi, suis-moi!"
23-  Le bruit courut donc parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Pourtant Jésus ne lui avait pas dit qu'il ne mourrait pas, mais "Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe?"
24- C'est ce même disciple qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites; et nous savons que son témoignage est vrai.
25- Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les rapportait en détail, je ne pense pas que le monde entier pût contenir les livres qu'il faudrait écrire.

Dans ce dernier chapitre de son évangile, qui ressemble plus à un témoignage qu’a une histoire, St Jean nous emmène doucement vers une pérégrination, celle de note foi, où, par une oraison spontanée et fervente, il nous dévoile la réalité inaliénable de ce Jésus dont il c’est fait le disciple, qu’il à suivi comme Messie, qu’il reconnait comme Christ et qu’il confesse comme Fils de Dieu .
Les différents aspects qu’il nous montre du Maître, nous font intérieurement comprendre qu’il s’agit bien là du Verbe de Dieu , qui dans l’obéissance absolu au Divin Créateur , comme Il fut présent a toute la création, l’humain y compris, accepta de prendre part aussi a son salut en l’associant filialement à la Divine Trinité 

21,1- Après cela, Jésus se montra de nouveau à ses disciples sur les bords de la mer de Tibériade: et il se montra ainsi. 

St Jean spécifie une fois de plus que Jésus, ne vivant plus après sa résurrection comme Il le faisait auparavant, c’est-à-dire continuellement avec eux, car du fait d’avoir recouvré sa position initiale dans son corps glorieux, sa présence auprès de ses apôtres ne fut que transitoire, le temps de les mettre en activité dans la mission qu’Il leur avait confiée. « Annoncer le royaume de Dieu de par le monde ». C’est donc ainsi qu’Il leur apparaissait pour les fortifier, terminer de les enseigner, et surtout les conforter par sa présence non plus humaine, mais bien divine. La mer de Galilée est aussi appelée mer de Tibériade du nom de la ville que Tibère avait fait construire à cet endroit.  

21,2- Simon-Pierre, Thomas appelé Didyme, Nathanaël, qui était de Cana en Galilée, les fils de Zébédée et deux autres de ses disciples étaient ensemble. 

Les disciples présents lors de cette nouvelle apparition étaient donc au nombre de sept. Il nomme d’abord ceux qui sont originaires de Galilée, ensuite les fils de Zébédée, c’est-à-dire lui-même Jean et son frère Jacques. Les noms des deux autres ne sont pas spécifiés. Mystère !   

21,3- Simon-Pierre leur dit: "Je vais pêcher." Ils lui dirent: "Nous y allons, nous aussi, avec toi." Ils sortirent donc et montèrent dans la barque; mais ils ne prirent rien cette nuit-là. 

Par-là, il nous est donné à entendre que le prédicateur peut chercher ce qui lui est nécessaire pour sa subsistance, par un travail licite et honorable, gardant pour cela l’intégrité de son apostolat, et s’il n’a pas de possibilité de subsistance venant d’ailleurs.
(St Luc nous décrit dans les Actes, que Saint Paul travaillait afin de ne pas être à la charge des autres et de ne pas peser sur leur famille.)
Ensuite, par l’acquiescement des autres disciples a suivre cet exemple, les pères de l’Eglise voient un exemple donner aux prédicateurs et aux prélats, qui doivent s’encourager et se soutenir mutuellement. Enfin, du fait de leurs déboires en tant que pécheurs de poissons, qui représentent ici le genre humain, tout prédicateur doit avoir une totale confiance en l’aide du Christ, sans laquelle rien n’est possible. La langue du prédicateur travaillera en vain s’il est privé du secours divin intérieur
(Seule la présence du Maître par l’action de l’Esprit Saint permet au serviteur de la foi d’être prolifique.)  

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

21,4- Le matin venu, Jésus se trouva sur le rivage; mais les disciples ne savaient pas que c'était Jésus. 

Après une nuit de travail infructueux, d’autant plus fatigués que leur déception était grande, les sept disciples se retrouvent au bord de la mer, prêts à tirer leurs barques en faisant le triste constat de leur échec. Jésus se présente une fois de plus à eux, sur le rivage, donc presque à leur hauteur, pour bien se faire entendre. Mais il faut bien noter, ce que souligne en pointillé St Jean, qu’ils ne le reconnaissent pas tout de suite ! Pourquoi ? Parce que Jésus a revêtu son corps glorieux, et qu’il n’est pas permis de le voir tel qu’Il est à présent sans son consentement.
Tout comme Marie-Madeleine au sépulcre, comme pour les compagnons d’Emmaüs, c’est uniquement lorsque le Christ nous interpelle que nous pouvons le reconnaître comme Christ de Dieu.   

21,5- Et Jésus leur dit: "Enfants, n'avez-vous rien à manger?" Non, répondirent-ils. 

Ainsi nous le voyons, Jésus se laisse voir par ses disciples, mais en dissimulant encore sa divinité. Par sa présence en ce lieu, les disciples pensaient avoir affaire à un acheteur de poissons, comme cela était la coutume en ces temps reculés. La réponse est donc en fonction de leur appréciation sur la personne présente.  

21,6- Il leur dit: "Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez." Ils le jetèrent, et ils ne pouvaient plus le tirer à cause de la grande quantité de poissons. 

Le Seigneur insiste donc sur l’action qu’Il leur demande de faire. Or dans Luc (5,4) nous trouvons qu’avant la Passion, dans un contexte pratiquement similaire, Jésus commande de jeter les filets indifféremment à gauche ou à droite, et que la pèche est tellement fructueuse que les filets se déchirent. Dans ce verset, l’Évangéliste nous signale le même effet en fonction de la grande quantité de poissons prise dans les filets, mais il souligne le fait que les filets ne se déchirent pas ! C’est une nette différence entre la moisson à venir et la moisson qui se présente, mais une différence encore incomprise par les disciples présents.   

21,7- Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre: "C'est le Seigneur!" Simon-Pierre, ayant entendu que c'était le Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture, car il était nu, et se jeta dans la mer. 

St Jean nous apparaît ici plus perspicace dans sa reconnaissance du Maître par l’action menée, identique à celle ayant eu lieu bien longtemps auparavant ! Reconnaissant immédiatement Jésus, il interpelle Pierre, qui se trouvait probablement tout près de lui.
Suis la ferveur avec laquelle Pierre se précipite pour aller rejoindre le Maître, mais en ayant la pudeur et la délicatesse de se vêtir avant de le rejoindre.
(En effet, en raison de la chaleur de de la pénibilité du travail des gens de mer, nombreux sont ceux qui se dévêtent pour être plus à leur aise).
Chrysostome tient a souligner que par ce verset nous voyons mieux que Jean est plus relevé et attentif de par son intelligence, alors que Pierre est plus fervent dans son amour !
À chacun de voir sa propre réalité dans les diverses révélations que nous suggèrent les pères de l’Église.  

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

21,8- Les autres disciples vinrent avec la barque (car ils n'étaient éloignés de la terre que d'environ deux cents coudées), en tirant le filet plein de poissons.

Si Pierre se jette prestement à la mer pour rejoindre Jésus, c’est peut-être, bien que non expliqué par Jean, parce que leur barque était plus près du rivage que l’autre.
(Les deux cents coudées peuvent représenter la distance encore à franchir par les différents peuples, d’abord par le peuple hébreu, et ensuite par le reste du monde, pour venir vers l’Église naissante, dont les élus se trouvent ainsi entraînés vers la vie éternelle).
Quant aux filets, dans lesquels les poissons sont traînés, ils représentent la doctrine de la foi par laquelle Dieu nous attire en nous inspirant de l’intérieur, et également par laquelle les Apôtres nous attirent en nous exhortant par la prédication de la Bonne Nouvelle du Royaume des cieux.  

21,9- Quand ils furent descendus à terre, ils virent là des charbons allumés, du poisson mis dessus, et du pain. 

Les disciples descendus à terre, voient le Christ devant un brasier où sont disposés trois éléments qui préfigurent, selon St Chrysostome, trois éléments importants du ministère à venir Les braises qui représentent la charité ; le poisson qui représente le Christ, et le pain qui est son corps depuis la Cène.
Le tout préparé a partir de rien, qui montre le mystère du Christ dans sa véritable nature en tant qu’elle est instrument du Verbe de Dieu unit personnellement à elle, et le mystère du Christ dans sa propre nature humaine.   

21,10- Jésus leur dit: "Apportez de ces poissons que vous venez de prendre." 

À la suite de l’explication du verset précèdent, en demandant a ses disciples d’apporter eux aussi du poisson, Il leur préfigure déjà la vertu des missions qu’ils auront à accomplir.
Jésus a préparé les conditions de la doctrine de l’Eglise naissante qui est perfectionnée et fortifiée par Sa grâce, mais il appartient aux disciples du Maître d’être eux aussi participants de cette Église, par l’apport des œuvres bonnes qu’il leur aura été donné d’accomplir, c’est-à-dire par les âmes qui se convertiront par la prédication de son Évangile. 

21,11- Simon-Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet qui était plein de cent cinquante-trois grands poissons; et quoiqu'il y en eût un si grand nombre, le filet ne se rompit point. 

St Jean nous explique l’immédiateté de l’exécution de la parole émise par le Christ. Le chiffre de cent cinquante-trois, a ici un sens mystique que de nombreux pères de l’Église ont essayé d’interpréter, mais qui laisse malgré tout un vide inexplicable, le Christ ayant seul connaissance de la symbolique de ce mystère dont lui-seul connait la symbolique. Le fait que malgré le grand nombre de poissons le filet ne se déchire pas, fait allusion a la pèche que nous raconte St Luc dans son Evangile, lorsque les filets se rompirent sous le nombre incalculables de prises.
La distinction qu’en fait l’Eglise est que la pèche citée en St Luc, montre l’Eglise naissante qui se déchire en raison des nombreux chiismes qui la secouent, alors que celle-ci préfigure la moisson qui sera apportée par la conversion et qui ne pourra plus se déchirer du fait de la paix des saints qui en feront partie. 

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21,12- Jésus leur dit: "Venez et mangez." Et aucun des disciples n'osait lui demander: "Qui es-Tu?" parce qu'ils savaient qu'il était le Seigneur. 

Ainsi, Jésus n’attend pas que Pierre apporte du poisson, car sur la braise il y en avait un grand nombre, pour les inviter à manger. Ceci préfigure le festin des noces auquel l’agneau nous convie Et comme l’interrogation serait signe d’un doute, sans l’interroger, les disciples manifestent envers le Christ qu’ils n’ont aucun doute sur sa personne présente comme étant la gloire même de Dieu.  

21,13- Jésus s'approcha, et prenant le pain, il leur en donna; il fit de même du poisson. 

L’Évangéliste nous rapporte ensuite le repas pris ensemble, repas dont le Christ, une fois de plus, se fait serviteur. Il leur donna du Pain, qui préfigure son corps et du poisson qui préfigure l’apport que feront les disciples et qui se mélangeront de façon à ne plus faire qu’un dans la consommation des temps.
Le fait que le Christ manifeste sa servitude à l’égard de ses disciples, montre qu’IL aura seul l’opportunité de pouvoir à la nourriture (les humains) en temps opportun. Quant au fait d’avoir participé au repas avec ses apôtres et d’avoir pris lui aussi de la nourriture, bien que non expliqué ici, il est mentionné clairement par St Luc. (Voir : ( Lc 24’43 et Ac 1,4.)  

21,14- C'était déjà la troisième fois que Jésus apparaissait à ses disciples, depuis qu'il avait ressuscité des morts 

Cette précision de l’apôtre Jean explique que les deux premières fois se rapportent l’une à l’apparition le soir de la résurrection, et que la seconde a lieu avec Thomas enfin présent, avant de se montrer à d’autres nombreuses personnes par la suite, comme le précisent les autres Évangélistes ;
Mt 28,16 – Mc 16,14 – Ac 1,9.  

21,15- Lorsqu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre: " Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci?" Il lui répondit: "Oui, Seigneur, Tu sais que je t’aime." Jésus lui dit: "Pais mes agneaux." 

Tous les Saints qui ont expliqué ce verset s’accordent à dire que ce repas préfigure le repas eucharistique sans lequel personne n’est habilité à pouvoir répondre de façon au Maître. Puis vient l’interrogation du Seigneur où l’on distingue trois points forts.
Le premier prénom, SIMON, montre l’obéissance, nécessaire à tout prélat qui, s’il ne sait pas obéir à ses supérieurs, ne saura pas se faire obéir de ses inferieurs.
Le deuxième prénom PIERRE, montre la connaissance nécessaire aux prélats établis comme observateurs, car un aveugle est mauvais observateur.
Enfin, lorsqu’il précise FILS DE IONNAS, la grâce toujours nécessaire à la prélature, car sans la grâce acquise les prélats ne sont rien et n’auront pas l’humilité de la rétrospective vis-à-vis de leurs semblables.
Cette interrogation du Maître porte sur la dilection, car il était convenable que l’apôtre fût d’abord absous de toute faute. Ainsi, le Christ manifesta d’abord par cette action sa charité à Pierre, et rétrospectivement à travers lui, à tout le genre humain.
Enfin, le jugement humain ne suffisant pas au jugement divin, la question PLUS QUE CEUX-CI, concerne la prédilection d’être au-dessus de ses propres prérogatives, mais de savoir au Nom du Christ , Maître suprême et Seigneur , rendre le jugement en toute conscience et selon le juste choix qui revient uniquement à DIEU. (Comme si Dieu lui -même était présent)
Finalement, la réponse de Pierre est en adéquation avec la demande, puisque vaincu par ses propres forces, il n’ose pas confesser son amour, si ce n’est en rendant témoignage au Seigneur sous forme de protestation en toute humilité, y compris devant les apôtres présents, en ne répondant pas « oui, plus que ceux-ci », car ne s’élevant pas au-dessus des autres, il les élève au-dessus de lui.
Du fait de sa réponse, après l’avoir éprouvé en lui-même, le Christ lui confie sa mission. « PAIS MES AGNEAUX »  

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21,16- Il lui dit une seconde fois: "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu?" Pierre lui répondit: " Oui, Seigneur, Tu sais bien que je t’aime." Jésus lui dit: "Pais mes agneaux." 

Dans ce second verset interrogatif, nous assistons à une stricte mise en responsabilité, qui ne peut s’effectuer que par l’amour incontesté et inconditionnel que l’on doit avoir vis-à-vis du Maître pour être digne de le servir selon ses propres critères, seule condition pour paître les brebis du bon pasteur.    

21,17- Il lui dit pour la troisième fois: "M'aimes-tu?" et il lui répondit: "Seigneur, Tu connais toutes choses, Tu sais bien que je t’aime." Jésus lui dit: "Pais mes brebis." 

Une troisième et dernière fois, le Christ interpelle Pierre. « M’aimes-tu ? » Car avant de lui donner sa mission, il l’éprouve par trois fois comme lors de son propre reniement au moment de l’arrestation de Jésus.
Ainsi, la suite logique de ces trois interpellations, correspond au péché remis, à l’honneur promus, à la mission confiée comme charge inhérente de veiller constamment sur l’Eglise du Christ.
D’abord par l’effet de la doctrine, ensuite par l’exemple de sa vie, enfin par le secours temporel que Dieu accorde à travers ses prélats.
Le signe distinctif de cette mission étant que l’on dirige vers Dieu toute intention, que par l’action de l’amour tous se repose en Dieu, afin de pouvoir réaliser l’œuvre du Royaume à accomplir.
La réponse de Pierre met une fois de plus en avant l’infaillibilité du Christ qui, à l’égal du Père, connait tout de chacun d’entre nous.  

21,18- "En vérité, en vérité je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas." 

Puis le Seigneur lui insigne le suivi de sa vie Jeune tu n’en faisais qu’a ta tête, aujourd’hui avec la responsabilité qui t’échoit, c’est dans la mesure de tes bonnes œuvres que tu devras accepter de suivre les évènements qui s’accompliront pour toi. Il ne t’a pas été donné de souffrir pour moi lorsque tu étais jeune, me méconnaissant, mais tu auras à souffrir par amour pour moi, tout comme j’ai souffert par amour pour cette humanité.
(Admirable annonce que fit le Maître a son disciple, car il s’agissait de toute sa durée de vie et de sa future Passion. Il s’est effectivement passé trente-sept années, avant la mise a mort de Pierre par Néron )
Par « Tu étendras les mains, il lui annonce le type de Passion à souffrir, c’est-à-dire la mise en croix, « ceint par un autre », attaché par des cordes et non pas cloué comme le Christ, « mené ou tu ne voudrais pas aller » consiste en la divergence entre les Saints et leurs persécuteurs.   

21,19- Il dit cela, indiquant par quelle mort Pierre devait glorifier Dieu. Et après avoir ainsi parlé, il ajouta: "Suis-moi". 

Par l’expression de ce verset, il est manifesté la grandeur du Seigneur, lorsqu’au nom de la vérité et de la foi en LUI, les Saints s’exposent à la mort. C’est ainsi que Pierre connut la nature de sa mort dans sa glorification à Dieu. Puis le Seigneur lui demande de le suivre dans le cheminement de la prélature dans laquelle IL venait de l’introduire, afin d’être ici-bas le chef et le responsable de l’Église tout entière, par l’autorité reçue sur tous les fidèles de l’Église de tous les temps.  

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21,20- Pierre, s'étant retourné, vit venir derrière lui, le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant la Cène, s'était penché sur son sein, et lui avait dit: "Seigneur, qui est celui qui vous trahit?" 

En ce qui concerne les choses passées, c’est en vertu d’un triple privilège que l’apôtre St Jean est recommandé par le Christ. Jésus, aimait Jean, sans pour autant exclure les autres.
Mais sa préférence venait d’une dilection spéciale et pour trois raisons.
D’abord à cause de la perspicacité de son intelligence, ensuite pour la pureté de son cœur puisqu’il était et resta toujours vierge, enfin a cause de sa jeunesse.
(St Jean fut de fait le plus jeune des disciples du Seigneur.)
St Augustin y voit deux manifestations de la vie , l’une active, l’autre contemplative, dont le Christ seul est la fin et l’objet
(Sur ces deux points particuliers, voir Somme théologique III, q, 18)
Nous voyons aussi dans ce verset que l’Apôtre souligne tout particulièrement un point en vertu d’un privilège spécial , son intimité avec le Christ, (puisqu’il est fait mention de la Cène lorsque Pierre incite Jean a demander au Christ , qui le trahirait !)  

21,21- Pierre donc, l'ayant vu, dit à Jésus: "Seigneur, et celui-ci que deviendra-t-il?" 

Pierre se mit a emboîter le pas au Seigneur, et il s’aperçoit que Jean l’imite.
De là vient sa demande, afin de savoir si dans sa prélature, Jean lui sera affilié.  

21,22- Jésus lui dit: " Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? Toi, suis-moi!" 

Ce verset est depuis toujours sujet à controverse. Quel que soit ce qui a été dit, il semble que pour les autres Apôtres, ces paroles signifiaient que Jean ne mourrait pas jusqu’à son second avènement. (La parousie) Mais le Christ intime à Pierre de le suivre, son chemin diffère de celui de Jean par une vie marqué du sceaux de la primauté universelle.   

21,23- Le bruit courut donc parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Pourtant Jésus ne lui avait pas dit qu'il ne mourrait pas, mais "Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe?" 

Les plus éminents théologiens de l’époque (je n’en citerai que quatre, parmi les controversés les plus élaborés,) Théophilacte, St Augustin, St Chrysostome, St Jérôme. Selon le premier il a été transporté auprès d’Enoch et d’Elie, où il est gardé en vie jusqu’à la fin du monde. Selon le second, il attend la fin du monde de façon contemplative, mais de façon inchoative, qui, commence ici sur terre et ne trouvera son achèvement que lorsque le Christ reviendra.
Pour le troisième, ordonné ainsi par le Christ, il fallait que Jean restât en Judée pour y prêcher la Bonne Parole, et comme nous le confirment les récits historiques, Jean ne quitta pas la Judée pour se réfugier en Asie, jusqu’à ce que Vespasien eut prit Jérusalem.
Enfin selon le quatrième il fallait que Jean demeurât sans souffrir la Passion par le martyre, jusqu’à ce que le Seigneur l’appelle auprès de Lui.
(Voilà pourquoi il est dit dans la légende du bienheureux Jean, qu’à l’âge de quatre-vingt-dix ans, très avancé cette époque, le Seigneur lui apparut et l’invita à le suivre pour le grand festin).  

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21,24- C'est ce même disciple qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites; et nous savons que son témoignage est vrai. 

Voici la dernière partie de cet Évangile, qui en est comme un épilogue. Il expose d’abord la mise en valeur de l’Évangile, puis souligne que la réalité dépasse de beaucoup ce qui y est rapporté.
Concernant maintenant l’auteur de cet Évangile nous distinguerons plusieurs choses ! D’abord le privilège de sa dignité, parce qu’il est lui « ce disciple-là ! »
Puis, en raison de la qualité spéciale de sa charité. Nous ont été rapporté à son sujet que devenu vieux, il se faisait porter à l’église par ses disciples pour y instruire les fidèles auxquels il disait avant toute explication, « petits enfants aimez-vous les uns les autres, comme le Christ nous aime »
C’est en cela que consiste et où réside la perfection de la vie chrétienne.
Ensuite le zèle de sa mission apostolique a témoigné fidèlement des actions du Christ auprès de tous ceux qui étaient présents lors de ses instructions en église, et le zèle qu’il mit à écrire ces actions dans l’intérêt des générations futures et des absents.
Enfin, il parle au nom de toute l’Église, par laquelle cet Évangile fut reçu.
Évangile proclamé avec une telle constance qu’il ne laisse pas le moindre doute.   

21,25- Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les rapportait en détail, je ne pense pas que le monde entier pût contenir les livres qu'il faudrait écrire. 

Il fut donné à l’Apôtre St Jean, de vivre jusqu’au temps où l’Eglise avait retrouvé la paix.
C’est alors qu’il mit par écrit toutes ces choses.
C’est pourquoi il ajoute cela, pour qu’on ne croie pas que cet Évangile ait une autorité moindre que celle des trois autres, spécialement celui de Saint Matthieu, car ayant été écrit après la mort de tous les autres Apôtres, qui avaient approuvé les trois premiers Évangiles.
St Jean termine en soulignant l’insuffisance de ses écrits au regard de la réalité vécue par lui, et qu’il met tardivement par écrit, pour accentuer que rien ne peut contenir la totalité des choses vécues par lui et les autres Apôtres.
En un sens « contenir » se rapporte à la qualité de l’intelligence qui ne pourrait les comprendre. De fait puisque cette phrase est hyperbolique, l’intention de l’auteur quand il dit cela n’est pas de nous amener à croire ce qu’il dit, mais de nous faire saisir ce qu’il veut nous signifier, à savoir que les œuvres du Seigneur nous dépassent complètement.
Néanmoins, il ne dit rien de faux, car de telles paroles dépassent largement la réalité à laquelle elles renvoient, pour bien montrer que l’intention n’est pas de mentir, mais de montrer qu’il y en a eu beaucoup.
L’infini des mots humains ne peut en effet atteindre une seule parole de DIEU.

L’ÉCRITURE CANONIQUE EST ET RESTE LA SEULE RÊGLE DE LA FOI.

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